Lors du règlement d’une succession, le partage des biens peut nécessiter d’estimer la valeur des choses (tableaux, bijoux, meubles…). Le commissaire-priseur dresse l’inventaire des biens laissés par le défunt et les valorise. Faut-il retenir le choix du forfait de 5% ou l’inventaire ? Choisir l’inventaire peut être un avantage fiscal dans le cadre de l’évaluation des biens meubles d’une succession.
Faire le choix de l’inventaire pour évaluer les meubles de la succession offre dans certains cas la possibilité de réduire les droits de succession portant sur les biens mobiliers
L’inventaire au domicile du défunt est une étape importante dans le règlement de la succession. Il permet d’avoir une vision plus concrète du patrimoine de la personne décédée et d’envisager les différentes options possibles pour l’avenir. En cas de contentieux entre les héritiers, l’intervention conjointe du commissaire-priseur et du notaire aidera à apaiser les esprits. En dressant la liste des biens et de leur valeur, un partage des biens et objets mobiliers sera plus aisé.
Dans le cas où les héritiers souhaitent mettre en vente les biens, le commissaire-priseur apportera ses conseils pour une vente aux enchères publique ou une vente de gré à gré.
Œuvres d’art, objets de collection, contenu d’une propriété de famille ou biens isolés, le commissaire-priseur vous propose un service personnalisé et confidentiel pour la valorisation de vos biens et s’entoure des meilleurs experts et spécialistes.
Le notaire en charge de la succession oriente les héritiers vers le choix de l’inventaire si cela est justifié.
Concrètement, le notaire, le commissaire-priseur et les héritiers se rendent au domicile du défunt et l’inventaire successoral peut débuter.
Si le défunt possédait un coffre-fort à la banque, il devra également faire l’objet d’un inventaire. Tout le monde devra alors se rendre à l’agence bancaire, dans la salle des coffres.
Le commissaire-priseur et le notaire procéderont à l’ouverture et à l’inventaire de celui-ci. Cette formalité est obligatoire. Les espèces, bijoux et objets de valeur s’y trouvant doivent être comptabilisés et intégrés dans l’actif successoral et supporter les droits de succession.
L’intervention de ces deux professionnels est donc complémentaire. Le notaire établit un acte authentique d’inventaire, dans lequel figure « la prisée » qui est confiée au commissaire-priseur. Cette formalité se distingue du simple constat d’huissier qui ne fait que recenser les biens sans indiquer de valeurs.
Le montant de la prisée sera la valeur retenue au titre du mobilier en lieu et place du forfait de 5%
Le coût de l’inventaire varie en fonction de son format, du lieu où il est réalisé, du temps nécessaire à sa rédaction, des experts sollicités et du montant total estimé. Une demande de devis peut se faire en amont.
Les héritiers disposent de plusieurs options pour évaluer les biens meubles d’une succession. Chaque année, environ 360 000 successions sont déclarées et l’Administration fiscale a prévu des règles particulières pour estimer la valeur des biens identifiés comme «meubles meublants». En pratique, il s’agit des biens mobiliers comme les tapisseries, lits, sièges, tables, porcelaines et autres objets aménageant un appartement ou une maison. Les successions sont susceptibles de recéler quelques trésors comme des tableaux de maître, du mobilier design, des luminaires de collection ou encore de l’argenterie. Il est important d’évaluer correctement ces biens pour compléter sa déclaration de succession. Comment choisir sa méthode ? Si plusieurs modes d'évaluation sont possibles, le contribuable n’est pas complètement libre de son choix. Les héritiers peuvent se fonder sur un inventaire. Celui-ci doit être dressé par un notaire, assisté d’un commissaire-priseur judiciaire. Les héritiers peuvent également opter pour une simple déclaration forfaitaire : 5% de la valeur du l’actif successoral. La méthode du forfait mobilier est retenue dans la majorité des cas, pour sa simplicité. Cependant, elle n’est pas toujours avantageuse, notamment lorsque la succession comprend des biens mobiliers de faible valeur. Les héritiers doivent être attentifs dans le cadre d’une succession comportant des biens immobiliers de valeur, du mobilier et des œuvres d’art classique. La cote de ces biens a beaucoup baissé et si leur valeur est inferieure à 5 % de l’actif successoral, la méthode de l’inventaire est préférable à celle du forfait mobilier. Si le choix se porte sur la vente aux enchères publiques et si celle-ci est organisée dans les deux ans du décès alors les héritiers doivent obligatoirement prendre en compte le prix retenu dans l’acte de vente pour établir leur déclaration de succession. Il s’agit du prix net de la vente, déduction faite des frais exposés.
Lorsque la succession comprend des meubles de faible valeur, le choix du forfait mobilier peut s’avérer désavantageux. Exemple simplifié : sans inventaire, pour un appartement à Paris d'une valeur de 500 000 euros, l'Administration fiscale retiendra d'office 50 000 euros au titre dudit "forfait mobilier". En pratique, la valeur du mobilier se révèle souvent bien inférieure (mobilier ordinaire, électroménager ancien, objets courants...) alors pourquoi payer des droits de succession plus importants puisque faire l’inventaire par un commissaire-priseur judiciaire offrira la possibilité de faire des économies d’impôt ? Dans cette hypothèse, le commissaire-priseur prend la valeur réelle du mobilier comme base d'imposition. Enfin, en faisant intervenir votre notaire, assisté par le commissaire-priseur, vous aurez la garantie de l'opposabilité de ces estimations à l'administration fiscale. Votre déclaration de succession sera irréprochable !
Les compétences du commissaire-priseur ne se limitent pas aux ventes aux enchères et à l'évaluation d'œuvres d'art. Il est amené à travailler en étroite collaboration avec un notaire lors du règlement d'une succession. Nommé par le Garde des Sceaux, le commissaire-priseur judiciaire, désormais appelé le commissaire de justice est un officier public, il a prêté serment devant le tribunal de grande instance et bénéficie d’une solide formation juridique ainsi qu’en Histoire de l’art. Il est le professionnel de confiance accompagnant les notaires dans le cadre des inventaires successoraux.